Phytoécologie et cartographie du couvert végétal steppique, cas de la région de Biskra, Algérie

Abstract

Cette étude est basée sur deux approches ; 1) approche phytoécologique qui a pour diagnostiquer la diversité botanique et taxonomique des communautés végétales des steppes arides au Sud-Est d'Algérie (El-Haouch), et d’évaluer l’influence des paramètres édaphiques sur la répartition de la végétation steppiques ; 2) approche géomatique pour l’évaluer, le suivi et la cartographie diachronique de la dynamique spatio-temporelle des types de couverture végétale pendant 33 ans (1987-2019), en se basant sur des images satellitaires Landsat multi-dates, l'indice spectral de végétation (Modified Soil Adjusted Index MSAVI) et les systèmes d'information géographique SIG (technique de détection des changements). L’analyse de la diversité botanique et taxonomique des communautés végétales des steppes arides au Sud-Est d'Algérie (El-Haouch) abouti de 985 individus ont été classés en 27 espèces, 27 genres et 14 familles, avec une prédominance des Chenopodiaceae et des Asteraceae, les paramètres de diversité alpha et béta des différents groupes phytoécologiques ont des valeurs faibles et des valeur élevés d’indice de perturbation, reflètent un écosystème homogène plus fragile, des conditions de vie défavorables et l'absence de certaines espèces à haute valeur pastorale. Concernant les résultats obtenus à partir des analyses physico-chimiques du sol, montrent que la dynamique des paramètres physico-chimiques des sols dans un écosystème steppique aride est un processus très lent. Les résultats d’évaluation et la cartographie de parcours steppique de Sud-Biskra montrent que durant cette période, le paysage de la région a considérablement changé. La superficie des terres de parcours a diminué de 19,939 ha (1987) à 3,605 ha (2019), où 58% de la végétation préexistante a été transformée en sol nu. Cette dégradation peut être attribuée à des facteurs climatiques tels que la réduction des précipitations et les sécheresses qui en découlent, et à des facteurs anthropiques tels que l'expansion des nouvelles zones d'aménagement du territoire qui sont passées de 3,754 ha (1987) à 24,410 ha (2019). Cette tendance s'est retrouvée dans toute la région, y compris dans les zones à vocation pastorale comme Oumache et El Haouch ; entraînant un surpâturage avec une perte d'environ 2% du couvert végétal. Tous ces facteurs ont conduit à une dégradation sévère et continue des ressources pastorales dans un environnement vulnérable. La préservation de ces ressources limitées nécessite une gestion appropriée de l'écosystème et une exploitation rationnelle de ses ressources en végétation, en sol et en eau. Mot clés : Diversité botanique. Paramètres physico-chimiques. Parcours. Landsat. MSAVI. Aride